Bonjour à tous,
Chargé de mission pour effectuer une analyse du potentiel d'un cours d'eau, je me suis rendu hier après-midi sur les lieux, canne en main, et je vous présente quelques extraits du dossier que j'ai réalisé hier soir.
Vous en souhaitant bonne lecture.
Présentation:Ce cours d'eau, long d'une dizaine de km, prend sa source dans le bocage normand et se jette dans une rivière de 2ème catégorie, au sen du Parc Régional des Marais du Cotentin et du Bessin.
Sa pente moyenne est de 2cm/m (...)
Problématique:Situé en aval d'une commune, il a servi d'avaloir à toutes les eaux usées depuis des lustres. Une station d'épuration est créée il y a 6 ans!
Mon intervention consiste à vérifier l'état physique du cours d'eau six ans plus tard, à réaliser d'éventuels prélèvements de poissons pour analyse de la toxicité des tissus, à donner un avis sur l'état actuel et les aménagements à réaliser.
Muni d'une canne en bambou fendu de mon père (j'adore le vieux matériel qui a fait ses preuves (quelques milliers de truites à son actif), je décide d'un parcours à mi-distance entre la source et l'embouchure, 4 km en aval de la commune.
Le temps est nuageux, la t° avoisine les 10°.
Je décide de prospecter au ver en descendant et de remonter au vairon manié.
Premier poste en aval du pont de la route:
L'eau est transparente. De l'amont de l'obstacle, rien!
Je pose mon ver juste en aval des herbes que l'on aperçoit sur la photo. 60 cm de profondeur, courant presque inexistant. L'attaque est franche et le poisson me prend d'entrée une trentaine de cm pour rejoindre son poste de chasse sous les herbes. Je laisse mordre.
J'ai pris la précaution de mettre un hameçon à cran n°2 afin d'empêchet les petits poissons d'avaler trop rapidement.
Réduisant mon fil, je vérifie la présence du poisson au bout de ma lige. Il commence à remuer, je ferre et ramène un petit chevesne.
Je suis un peu déçu, cette belle attaque en montant le courant m'avait fait penser à une truite!
Je continue (...)
Le cours d'eau est une succession de légers courants, de grands calmes. Je découvre avec bonheur un fond régulier de sable et de graviers très propice à des lieux de frayères. Des herbes ont poussé, laissant des filets d'eau entre les touffes. Les berges sont souvent creuses. Quelques obstacles viennent agrémenter le parcours (...)
Une dizaine de mètres en aval du poste "chevesne", je présente mon ver à la naissance d'un léger courant qui passe entre une rive creuse et une touffe d'herbe. Quelle n'est pas ma surprise de voir une dizaine de vairons sortir de sous la rive pour venir attaquer mon ver !!!
Cette fois, c'est la satisfaction qui domine. La présence de vairons indique clairement une eau saine et oxygénée.
Sur la totalité du parcours réalisé, ce sont des milliers de vairons que j'observerai !!!
Le moindre courant les abrite. Ils sortent de partout dès que le ver touche l'eau. Ce qui me laisse conclure qu'ils n'ont aucune crainte de prédation.
En effet, chacun sait qu'un groupe de vairons laissera instinctivement un "temps" avant d'aller sur le ver, afin de laisser la proie à un poisson carnivore dont il peut être la victime. Ici, pas de temps d'attente: les vairons sortent de toute part, rive, herbier, caillou... (...)
Suivent deux photos représentatives de l'aspect du cours d'eau:
Conclusion:(...)Le cours d'eau est typique d'un ruisseau courant des premières hautes terres du bocage vers les marais. Débit très lent. (...)
Cours d'eau bien "refait" depuis l'installation de la station d'épuration. Cependant, quelques déchets plastique sont encore visibles, çà et là! Quelques algues brunes subsistent dans les calmes. Les postes présentant des courants ou une eau plus vive sont beaux avec la présence d'herbes sur fond de gravier et de sable.
Le poisson est présent.
Je constate l'absence de salmonidés, bien que certains postes soit propices à sa présence. (...) De longs secteurs au débit de l'eau très calme, pourraient avantageusement être aménagés. (...) Le fond du cours d'eau, composé de sable et de gravier, présente un biotope propice à l'installation de frayères. (...)
Voici donc des morceaux choisis du rapport que je présente.
En espérant vous avoir intéressés.
Jean-Claude