Il faisait une chaleur...On se serait cru dans le sud-iranien, vers Zahedan, où même l' idée de la flotte s' évapore de ta tête! Je remontais le Loing, et finis par buter dans une barrière touffue de joncs, roseaux, et autres saloperies botaniques, qui semblent éprouvées un malin plaisir à vous empêcher d' accéder aux meilleurs spots!
J' observais la surface de l' eau, en attendant ma compagne, laissée, une cinquantaine de mètres en aval, en train d' observer la charge puissante d' un gastéropode, le long d' un muret de pierres séches...Quand, brusquement, à une vingtaine de métres de là, se déclenche une chasse monstrueuse: des chevesnes de 30cm giclaient comme un banc de poissons-volants!
Et, bien évidemment, au bon mitan de la jungle...J' avais pas de bottes, et je suis pas chaud pour foncer à l' aveugle, et me retrouver à patauger dans le Loing! J' entreprends, donc, de contourner le massif de joncs, au pas de charge, mais, pas loin du milieu, j' avise une vague trace, un semblant de piste: l' ébauche d' un chemin, quoi, laissé, sans doute, par un carpiste, venu tester le remous, avant de ne plus revenir, suite à une mémorable bredouille...Bref, n' écoutant que ma mesquine envie de choper le monstre qui prédatait le spot, je m' enfonçais, en ralentissant l' allure, dans le fouillis végétal!
" Bravo, Gromano..! ", me félicitais-je, en constatant la fermeté du sol, et l' éclaircissement de la broussaille, qui laissait prévoir l' approche imminente du bord de l' eau...Et quelques instants plus tard, en effet, je débouchais sur une petite clairière de 6/8m de circonférence: les joncs s' enfonçaient dans la rivière, avant de disparaître, en amont, dans un amas de branches, et de troncs, amenés par les crues de Printemps, et en aval, en formant une vague anse, qui soulignait le remous, centre de mes intérêts!
J' en étais là de mes pensées, quand je pris, d' un seul coup, conscience d' un fait évident...En plus de former un spot de rêve, l' endroit était, apparemment, occupé!
En effet, étendues à moins d' un mètre de moi, deux jeunes femmes, tétanisées par, je présume, la surprise, me dévisageaient...Parfaitement, et complètement, NUES!
je sais pas si ça vous est déja arrivé. au milieu du brouhaha d' une conversation, votre véhémence se retrouvant confrontée, d' un coup, à un de ces brusques silences, et les vingt, et quelques personnes présentes, vous entendent proférer distinctement: " Untel!? Un VRAI CON..! ", alors que l' intéressé se trouve à deux Martini et une coupe de Veuve Clicquot de vous...Ou d' attendre, dans les chiottes de cette même soirée à la con, qu' une voix amie, de passage, se fasse, enfin, entendre, afin de lui demander de vous trouver des kleenex, des serviettes coktail, un BOTTIN, mais de quoi essuyer le reliquat de soufflé aux huîtres, que votre hôtesse, une conne prétentieuse, qui arbore, dans son corsage, plus de plastoc que la totalité des boites à leurres de ce forum, à voulu vous faire " hââb-so-lu-ment goûtééé, kouâââh.."...Ce qui vous a collé à cette cuvette depuis deux plombes!
Ben là, c' est tout pareil...Evidemment, je me découvre un intérêt absolu pour les pérégrinations d' une saloperie d' insecte, cornue comme le diable, et d' un noir sinistre, qui ME REGARDE, narquois, avant de disparaître en ricanant, laissant une des donzelles m' interpeller: " Vous comptez camper ici...!? ". Je me retourne, pour lui répondre...Ce qui se révèle une tragique erreur: outre que mon interlocutrice est terriblement mignonne, ce con de broc ne trouve rien moins de malin que de reprendre sa chasse!
Qu' auriez-vous fait, à ma place: je suis un gentleman, mais, entre une paire de nichons, même adorables, et même accompagnés d' une paire d' amis, et une chasse d' anthologie...Le temps de bredouiller un truc inaudible, à consonances, vaguement, d' excuses, et je balance mon OneUp 6", un peu au large du dernier remous!
Les nanas se mettent, instantanément à m' agonir d' injures grossières, sur les moeurs de ma sainte femme de mère ( Et une saloperie , il faut bien le reconnaître...Dure, comme l' acier de Krupp, et qu' avait failli être tondue, à la Libération, rapport qu' elle était " Volkdeutsche ", et que son carnet d' adresses contenait, outre mon papa, qui avait dû s' offrir une virginité citoyenne au moyen de divers séjours en Korée, et en Indo, un nombre assez conséquent de ss lettons, phalangistes roumains, et pilotes de la Luftwaffe ( " Tonton Jean ", entre autres, marié à une Suisse - son Focke Wulf 190 ayant eu la bonne idée de s" écraser, en avril 45, du bon côté de la frontière..-, et avec qui j' allais skiier, aux Rousses, dans les années soixantes! )...Aah, la famille! ), et ce fut le moment béni que trouva ma chère et tendre, pour débouler...!
Je sais pas si vos femmes et compagnes sont d' humeur partageuse, mais, chez moi, c' est, catégoriquement, et rigoureusement, NIET! Et quand ma Puce me retrouve, à moins de deux mètres de deux filles à poil, au beau milieu de la brousse, faut pas être Nostradamus pour savoir que ça va péter!
D' autant que la plus grande, qu' avait enfiler un espèce de paréo, tragiquement insuffisant pour cacher une poitrine que je qualifierais, du coin de l' oeil, de largement suffisante pour laisser aucun doute sur le sexe de sa propriétaire, ne trouva rien de mieux que d'interroger à la cantonnade, et la moue dédaigneuse:
-" Qui c' est, celle-la...!? "
J' en étais à mon quatrième lancer, mais, il fallait avoir l' honnêteté d' avouer, qu' entre ces seins qui gigotaient un peu partout, le masque figée de ma compagne, qui annonce, en général, rien de particulièrement rigolo, et le tumulte, qui semblait avoir eu raison des aspirations alimentaires de la poutre ( C' était couru...C' était une POUTRE, et monstrueuse, j' en étais certain! ), le fiasco était, d' ors et déja, avéré...Je l' avais dans l' os!
Et, miracle, et contre toute attente, la situation se détendit soudainement...La petite brune, qui s' appelait Béatrice, et qui, avait décidé que le string de 3cm² qu' elle avait, plus ou moins, enfilé, suffisait à sa pudeur, et à la protection de sa vertu, était une ornitho passionnée, pour qui la vue du Henzel ( Un guide ornitho...Pour les incultes! ), que portait ma Puce, suffisait à prouver l' innocence de nos intentions...Et, deux minutes plus tard, les trois donzelles bavassaient tranquillement, en balançant, de temps à autre, des vannes sur mes capacités de pêcheur!
Moitié pour m' épargner, soit un torticoli, soit de me confronter à l' étalage d' une féminité qui avait quelques difficulté à n' être perçue que dans le cadre, quelque peu restreint, d' une indifférence fraternelle et asexuée ( Faut dire les choses comme elles sont...Je suis un abominable obsédé sexuel, pervers et lubrique, à foutre la honte à Satan! ), je balançais, pour la n-ième fois, mon OneUp, qui s' était endormi, bercé par ces aller/retours rectilignes, et mornes, quand...LA TOUCHE!
Il m' a fallu 4 secondes, pour ramener un hareng de 47cm ( Ces dames ayant tenu, à toute force, à ce que je mesure la bête! )...C' en était trop!
Je me plantais devant les trois grâces, et je sussurais: " Vu que la pêche va moyen, on se fait une partouze...!? "
J' eus la satisfaction de quitter ce lieu de perdition, hilare, dans un silence de catacombes...Sans blague, faut pas pousser, quand même! Et puis, je suis mauvais perdant...Malheureusement, pour mon amour-propre, j' entendis reprendre les rires, bien avant que je sorte de ces saletés d' ajoncs!
Bilan de la session: un bas-ventre douleureux, une douille, affreusement mise en évidence par cette prise grotesque, et ma compagne s' est fait deux copines, qui deviennent, de fait, rigoureusement intouchables ( Je suis pas suicidaire..et puis, je suis fidéle! )!
Mais bon, ça aurait pu être pire: au lieu des deux donzelles, j' aurais pu tomber sur deux de vous, les mecs...Et j' aurais eu plus de mal à m' en remettre, hein!
Carpe diem...