Préambule: installez vous confortablement avant de commencer la lecture...
Le récit se déroule en deux messages, car trop grands!
A l’heure où j’écris ses premières lignes, trois mois se sont écoulés depuis mon second voyage en Suède. Enfin, notre voyage. En effet, cette fois encore, Jessy est de la partie, ainsi que son père (Patrick) qui découvre le pays.
Il y a deux ans, à l’été 2016, nous partions avec Jessy un mois en voiture/tente en Suède, sans se connaitre. 2 ans plus tard, on se retrouve chez lui à Nantes avec un grand plaisir ! Durant ces deux ans on s’est appelé un grand nombre de fois pour se remémorer notre fabuleux périple… en espérant en vivre un second. Avec des Fly Vs Jerk ou Pike Fight pour se tenir en haleine, autant vous dire qu’on avait hâte ! :D
Je passe deux jours chez lui avant qu’on parte, on a donc le temps de se faire une sortie bass bien sympathique dans une gravière.
Cette année, nous partons avec le camping-car de Patrick. Un gain de place et de confort que nous avons apprécié durant tout le voyage… Avec Jessy on construit un plan de voyage dans les grandes lignes.
Tout d’abord nous projetons de pêcher quelques jours au sud du pays dans des spots inconnus. Suivant nos résultats, on montera ensuite plus ou moins rapidement au nord du pays dans nos spots très productifs d’il y a deux ans. Avant de redescendre progressivement et de faire une session avec 4 pêcheurs dont le beau-père et beau-frère à Jessy qui partent 2 semaines eux aussi en camping-car. Le récit de notre voyage les a convaincus de franchir le pas, et les ponts qui mènent jusqu’au pays des élans…
Nos objectifs sont peu nombreux : prendre des attaques de surface, pêcher la perche un peu plus que lors de notre premier voyage et pourquoi pas le sandre si on trouve un spot. Niveau taille Jessy et son père veulent enfin taper leur premier métré. Surtout Jessy, ce gros fish commence à le faire attendre après un voyage en Suède, et quelques mois à vivre dans le sud de l’Irlande…
Afin d’être le plus exhaustif possible, et pour garder des souvenirs précis dans le temps, vous allez vous plonger dans chaque journée de notre voyage, les unes après les autres…
Journée 1 et 2 : Back to Sweden
Départ quelques heures après la victoire en Coupe du Monde. De la route, de la route et encore de la route. On fait un stop en Allemagne pour faire un petit dodo, avant de reprendre la route pour arriver à 17h environ en Suède le lendemain de notre départ.
Stop de quelques heures en Allemagne :
Pendant que les kilomètres défilent, on repère une première zone de pêche dans la Baltique avec Jessy qui nous semble prometteuse. Durant tout notre voyage, nous cherchons les arrivées de rivières dans la mer, qui forment en général un delta herbeux et peu profond. L’expérience de notre précédent voyage nous pousse à insister vers ce type de spot.
Journée 2 : Les premières heures de pêche… Nous arrivons vers la ville de Karlskrona aux alentours de 17h. On décide de prospecter une baie formée par l’arrivée d’une rivière en espérant trouver du fish dans les zones herbeuses et shallow… Le repérage de spots est complexe et on peut facilement déchanter, une zone prometteuse sur le papier, peut être vide de fish. C’est donc avec pleins d’espoirs, mais en étant prudents que nous mettons les float à l’eau dans le lit de la rivière
Après quelques minutes et une centaine de mètres à descendre la rivière, une seule tape enregistrée. C’est en arrivant réellement dans le delta que Patrick prend le premier brochet. Le premier vaut des points ! Il nous conforte dans nos idées et viens récompenser quelques milliers de kilomètres.
Puis rapidement, les touches s’enchainent. Nous pêchons dans 1m d’eau maximum, l’eau est claire et les poissons attaquent comme des dingues devant nos yeux ! Après quelques mètres dans la baie, une dizaine de brocs est déjà venus voir nos leurres. C’est la folie, c’est la Suède.
C’est Jessy qui trouve le leurre du soir : le baby buster. C’est un leurre particulièrement adapté pour pêcher des zones shallow et il fera largement la différence ce soir-là par rapport aux LS ou Wolf-tail.
Les premiers doublés ou triplés ne se font pas attendre ! La moyenne des fish est comprise entre 50 et 70cm, ce qui est très honnête lorsqu’on cherche le nombre de fish plutôt que le big.
C’est Jessy qui fera le premier beau poisson du séjour, un poisson qui fleurte avec les 90 ! Il nous gratifie d’une énorme chandelle et d’un gros combat. Jessy est aux anges, et nous également !
Ce fish est l’occasion de mettre en pratique l’épuisettage à deux. Nous avons une grande épuisette Jessy et moi, et nous décidons d’épuiser les gros poissons de l’autre. Cela se révélera extrêmement pratique et sécurisant !
La nuit commence à poindre et c’est avec plus de 40 brochets que nous rentrons au camping-car !
En 3h nous avons vécu une session exceptionnelle, sur notre premier spot repéré sur maps. Cette sortie nous rappelle des souvenirs d’il y a deux ans et lance de la plus belle des manières notre voyage.
Journée 3 : Même spot, même résultats ? Il faudra être fou pour choisir une autre destination que cette baie pour notre première journée entière de pêche. Nous commençons la sortie plus en extérieur du delta, sur une zone avec des îles, avec pour intention de retourner sur le coin de la veille l’après-midi pour y être sur la même tranche horaire.
Dès nos premiers lancers, quelques tapes nous mettent en confiance. Des brochets ou perches modestes mais c’est un vrai plaisir. On prospecte le tour des îles en se séparant. L’idée est de parcourir un maximum de terrain pour trouver LA strike zone car on sait que les brochets peuvent être empilés sur ½ hectares alors qu’il n’y avait personne sur 1km auparavant…
Il y a globalement des poissons partout mais très dispersés. J’aurai pas mal de réussite en pêchant au spinner. C’est un leurre que j’affectionne particulièrement en conditions de pluie comme c’était le cas.
Les paysages sont magnifiques, à chaque recoin d’îles on est émerveillé, quel plaisir d’être là…
Après une heure passée séparés on se rejoint, Jessy et son père ont pris quelques poissons mais rien de fou non plus. On commence à peigner un peu la pleine eau dans environ 5m avec des gros leurres souples. Rapidement, Jessy prend une touche du tonnerre à quelques mètres du float sur sa 3D Trout 20cm et c’est un beau fish de 81 tout en muscle qui finit dans l’épuisette !
Cela nous pousse alors à insister dans cette voie. On cherche alors une zone moins profonde, mais avec des herbiers, et très décalée des berges. Après quelques centaines de mètres, nous trouvons un plateau avec environ deux mètre de fond. Le vent est dans notre dos et c’est parfait pour se laisser dériver en peignant la zone. Depuis le broc de Jessy, son père enchaine du fish sur les bordures, mais croyons dur comme fer à un beau poisson en pleine eau.
Les minutes s’écoulent, et toujours pas l’ombre d’un autre poisson. On remarque alors de nombreuses méduses. Nous pêchons bien dans la mer, et l’eau salée + méduses nous le rappelle ! En revanche, des méduses dans la Baltique est-ce habituel ? Ou les grandes chaleurs ont favorisé leur remontée cette année ? Si un spécialiste peut nous éclairer
Je choisis un Dexter 25cm, fire tiger armé en monture shallow pour pêcher efficacement au-dessus des herbiers tout en étant bien repérable.
Nous sommes décalés avec Jessy et on discute « ****** je le sens ! », « ouais, une seule touche là, boum ! » ou encore « une seule touche là-dessus mais ça fera 1m » ! Les vidéos Gopro sont idéales pour être fidèles à la réalité
Juste après avoir prononcé cette dernière phrase je prends un mou dans la canne suivit d’un léger « toc », la touche caractéristique du gros ! Le poisson vient plutôt facilement sur les premières mètres, mais je sens qu’il est lourd car il se débat lentement. J’appelle Jessy pour qu’il vienne épuiser le fish !
Puis s’en suit de puissants rushs, impressionnant la forme de ce brochet, la baltique les rend vraiment affutés… Quand Jessy le rentre dans l’épuisette, elle casse ! Défaut de fabrication qui l’obligera à en acheter une autre le soir même dans un shop Suédois. Rageant mais il se débrouille bien et met sans problème le poisson dedans.
Premier métré du séjour, 106cm ! Il valide ma monture shallow en corde à piano, ça donne confiance dans leur fiabilité. Un tel poisson pris en le cherchant spécifiquement et dans une zone découverte par nos soins à une vraie valeur à nos yeux, quel bonheur !
Après un rapide repas on part en milieu d’après-midi sur la baie très shallow de la veille. Malheureusement, les poissons sont moins actifs ! On les déclenche au souple ou avec des Salmo silent (Fatso, slider…). Les quelques attaques à vue sont néanmoins superbes, on voit parfois le brochet déclencher son attaque à plusieurs mètres du leurre.
Nous en profitons aussi pour essayer la perche, elles sont partout mais pas en bancs. La lame permet de vite les intercepter et plusieurs poissons sympas sont pris. Jessy fait une belle de 39 sur un Buster V en cherchant perche/brochet dans un bras de rivière qui arrive dans la baie.
La journée se termine sur plus de 40 brochets et de la belle perche, c’est quand même du lourd malgré une pêche « lente » !
Nous passons dans un magasin de Karlskrona pour acheter une épuisette et quelques leurres, difficile de ne pas craquer devant de si beaux rayons. C’est l’occasion de demander quelques conseils aux vendeurs. L’un d’eux nous donne un spot en front de mer, profond, où selon lui les brocs se trouvent, mais pas en nombre… Le spot semble immense est complexe à lire, nous préférons donc tester d’autres baies shallow et enfoncées dans les terres en remontons sur Kalmar (côte Est du pays).
Port dans Karlskrona
Journée 4 : Le cimetière de KalmarAprès avoir roulé la matinée, on pose le camping-car au bord de l’eau dans un petit village proche de Kalmar. Comme sur le précédent coin, nous avons repéré sur maps une arrivée de rivière qui forme une baie peu profonde avec des herbiers donc a priori les conditions idéales.
Cependant, l’eau très chaude engendre un fort développement des algues et sur des centaines de mètres il est difficile de pêcher. De nombreux petits poissons de mer sont à la surface, morts, ou en train de chercher de l’oxygène…
Heureusement un premier broc au spinner vient nous réconforter. On décide de poursuivre la prospection. Le coin est superbe avec de très nombreuses îles et au moins autant d’oies sauvages.
La pêche est rendue pénible à cause des herbes qui sont filamenteuses, et quand on en sort les touches s’arrêtent. Le spinner est régulier, la frog déclenche quelques attaques mais la taille moyenne est modeste aux alentours de 50/60.
Rien que le coin, avec des îles toutes plus belles les unes que les autres, vaut le coup !
Nous décidons donc d’arrêter tôt pour rouler vers le Nord dans la soirée. Une quinzaine de brochets pris dans cette herbe nous font penser qu’en Mai/Juin en sorti de frais, ce spot doit être vraiment terrible… Mais pas mi-juillet avec de fortes chaleurs ! C’est le jeu de la découverte…
Journée 5 : Les nains du lac
Avec uniquement des journées comme celle-ci j’aurais mis une heure à finir le report :D
De la route le matin, un lac l’après-midi. Des fish micro avec des gros yeux/têtes, donc plutôt âgés ? Un lac touché par le nanisme on pense, les perches sont minuscules ! Quelques brochets en surface dans les nénuphars viennent égayer nos quelques heures de pêche.
Ça nous permet de bien rouler le soir pour s’approcher petit à petit de nos spots du nord…
Après ces 2 journées moyennes on regrette un peu d’être partis si vite de Karlskrona. Franchement, après plus de 80 fish sur une journée et demie dont un métré, on a laissé le spot un peu vite…
Journée 6 : Roseaux landAprès un traditionnel repérage sur maps nous cochons un lac à taille « honnête », 500/600 hectares, avec quelques baies qui ont l’air prometteuses ! Nous prenons pour une fois une carte à une station-service pour une poignée d’euros et c’est bon !
Le lac est vraiment magnifique, des bordures pleines de roseaux et nénuphars… place aux frogs !!
On prospecte uniquement les bordures à 3 en alternant l’ordre de passage et on déclenche pas mal de fish en surface. Quelques attaques terribles nous font bien délirer, notamment un fish correct qui défonce la frog de Jessy à 1m de son float alors qu’il faisait une pause !
Quelques instants après il fait bouger un bon poisson 2 fois, d’abord sur une frog puis le pique au buster mais il se décroche rapidement. C’était surement un poisson très correct d’après ce qu’on a vu… Tant pis !
De temps en temps on tente un lancer en pleine eau sans grand succès… Et les bordures sont tellement plaisantes qu’il est difficile de s’en détacher. Patrick est au paradis et découvre la beauté des lacs Suédois…
Les perches sont également bien présentes avant le repas du midi on fait un beau carton sur une pointe caillouteuse, les perches sont petites mais ce sont plusieurs attaques sur chaque lancer, sur nos cannes lights on se régale. Les plus grosses sont là, on en voit et entend chasser plusieurs fois sans les prendre. Elles devaient être très mobiles et même en peignant bien la zone on ne les trouve pas, dommage !
Une maison se trouve sur la rive (photo ci-dessus) et le couple de propriétaire retraité discute un peu avec nous. Ils sont intrigués par le float et trouvent ça fou de venir de France pour pêcher leur lac ! La dame nous demande même d’attraper le brochet qui chasse souvent sous leur ponton et qui lui « fait peur »
Un frugal repas proche de leur maison sur la rive et on repart. On lance une frog en bordure… les roseaux bougent quelques mètres à côté… animation…et boum ! Tellement plaisant de voir les brochets arriver sur le leurre en déplaçant les herbes
Sur le retour le vent se lève accompagné de nuages. On en profite pour rentrer en peignant les herbiers en pleine eau. Une grosse chasse nous fait insister quelques lancers sur une zone et c’est Patrick pique le poisson au leurre souple. C’est un fish de 88cm, son nouveau record au leurre et avec une couleur typique des lacs.
Je prends ensuite une tape sur le Dexter 25cm mais sans suite… Il est temps de ranger les floats à l’arrière du camping-car.
Le soir même nous arrivons sur le spot des moucheurs de Fly Vs Jerk où nous avons cartonné il y a deux ans. On s’endort avec de superbes images en tête, et des grands espoirs pour le lendemain…
Journée 7 : Another giant in the spot Nous mettons à l’eau dans la mini rivière qui alimente la baie, elle est jonchée de nénuphars et très vite les premières touches arrivent ! Le delta de la rivière forme un labyrinthe d’herbes et de nénuphars, avec quelques dizaines de cm de profondeur !
Sur ce spot, nous pêchons beaucoup au wolf tail et au LS de 12/15cm en montures shallow et également en texan. Les lancers sont courts, précis, afin de pouvoir zigzaguer entre les nénuphars et les herbiers…
Très rapidement, nous prenons les premières attaques. Plusieurs brochets modestes s’enchainent et je pique un fish de plus de 80cm qui me met en combat tout en puissance dans environ 40cm d’eau au Gunki sweep gun. Ce leurre est parfait pour des spots peu profonds car monté en weightless il nage bien, tout en étant plutôt dense ce qui permet de le lancer facilement dans les trouées et au ras des joncs.
Sur cette sortie, j’inaugure ensuite un whopper plopper Ali express (qui est identique au vrai niveau nage) avec quelques petits poissons sur une zone avec à peine une vingtaine de centimètre d’eau ! Ça paraît fou mais tant qu’il y a de l’herbe, les brocs restent dans des zones de profondeur hyper faible sans aucun souci.
Malgré quelques poissons la pêche est assez « mauvaise » en comparaison d’il y a deux ans. Plusieurs hypothèses pour nous : Le spot est plus pêché car nous croiserons des bateaux à chaque session là-bas alors qu’on avait vu un seul groupe de pêcheur en 1 semaine sur le spot. De plus, l’eau s’est énormément éclaircie. Alors que nous pêchions sur le premier voyage, dans une eau hyper trouble, au point de ne pas voir un leurre à 20cm, là elle est très claire.
Cela est très certainement dû à des herbiers qui se sont fortement développés à cause des chaleurs records de 2018…
L’eau claire m’amène alors à descendre en taille de leurre et je choisis un Pulse 12cm pour peigner le coin sans envoyer trop de vibrations. Avec maxi 70cm de fond, une eau super claire, les fish n’ont pas de problèmes pour identifier la proie. D’ailleurs nous avons beaucoup de suivis de poissons plus méfiants qu’avant dans l’eau très sale ! On en voit plus facilement bien sûr, mais avant ils attaquaient très souvent en bout de canne quand on sortait le leurre de l’eau, là c’est moins le cas, ils suivent sans prendre…
Après quelques fish corrects au Pulse, je prends un stop net et lourd. Au bout de 2 secondes j’appelle Jessy en renfort car le poisson commence à donner des coups de têtes lents et sur place… Le broc n’apprécie pas que je le bride, et à une vingtaine de mètres de moi, il envoie une chandelle magistrale, hors du temps. Il sort tout entier de l’eau malgré les quelques centimètres d’élan offerts par la faible profondeur ! Impressionnant, je vois directement qu’il est immense, il secoue la tête et à ce moment j’ai vraiment peur de voir le Pulse s’envoler dans les airs…
Heureusement il ne se décroche pas, Jessy est arrivé à côté de moi, et nous observons les rushs de ce poisson tout en puissance. Il essaye de sonder mais sa queue reste en dehors de l’eau, on voit le fil qui sort de sa bouche… au moins 1 mètre plus loin.
Le combat ne dure pas longtemps, Jessy le verrouille sans problème et j’explose de joie !! :enfeu :
« Ce n’est pas mon poisson mais j’ai le cœur qui bat fort » me lance mon ami ! Un géant est dans l’épuisette. Mon précédent record (108 en France, et 108 sur cette même baie !) est battu, il fait 112cm.
Il a une tête monstrueuse, c’est un poisson de fou, le faire dans quelques centimètres de fond c’est juste incroyable. Voilà pourquoi on part à des milliers de kilomètres de chez nous…
Malgré un combat très court (maxi 1min30) et une manipulation minimale, l’eau chaude le contrarie surement. Je dois donc bien le réoxygéner en le tenant à côté de moi, tout en palmant. C’est de loin la meilleure technique pour faire repartir les fish, plutôt que le classique va et vient qui semble quand même assez peu efficace quand les poissons sont vraiment épuisés. En effet palmant pour l’accompagner, on le place dans le sens de la nage, avec l’eau qui rentre de manière « naturelle » dans les branchies. Avec le va et vient le fish est secoué, et l’eau rentre par l’arrière des ouïes. C’est une observation empirique, mais par la suite on fera repartir tous les gros en marchant ou palmant avec eux alors qu’ils étaient au départ mal en point.
C’est donc après quelques minutes de réoxygénation, que ce géant repart tranquillement, c’est un soulagement. Je suis sur un nuage !
Après un fish comme ça, l’envie de pêcher retombe subitement. J’en profite donc pour donner quelques nouvelles à ma famille au téléphone… Quand j’entends un gros remous, et Jessy qui explose de rire ?!
Je contourne alors la touffe de joncs qui me sépare de Jessy et son père. Ce dernier est debout dans l’eau, un broc dans une main, une canne dans l’autre… et le float est à l’envers, à côté :mrgreen:
En voulant rattraper un one up que le broc a éjecté de la TP, Patrick s’est penché sur un côté du float en mettant la main dans l’eau… mais surement un peu trop penché car il a basculé ! Avec 50cm d’eau il s’en sort bien sûr indemne et cette anecdote nous donne l’occasion de le charrier dignement jusqu’à la fin du voyage !
Avec Jessy on disait toujours que se retourner en float est impossible… apparemment non, mais il faut le chercher :mrgreen:
On termine la session sur 36 poissons, la moyenne est aux environs de 60cm. Un peu moins élevée qu’il y a deux ans, mais quel plaisir c’est de revenir ici, faire du fish, dont un immense, on est comblés… enfin presque comblés. Après 2 métrés pris devant Jessy et son père, ils commencent à avoir hâte de faire leur premier aussi ! Et j’ai aussi envie de les voir exploser leur record rapidement, vu les spots, l’inverse serait rageant !
Le soir au camp, un Suède vient nous voir pour nous demander s’il peut poser sa tente à côté de nous. Il réalise un road trip sur quelques semaines, et il est monté jusqu’à l’extrême nord de la Norvège. Sur son appareil photo il nous montre une vidéo d’otaries en train de manger et en aigle royal en train de chasser : magnifique ! Il adore la nature de son pays, c’est un plaisir de partager des moments simples avec les Suédois. :D
L’apéro est royal, on profite pleinement de l’instant. Patrick nous cuisine un brochet qui n’est pas reparti pour le repas. Le coucher de soleil est magnifique, les lumières sur la rivière et la baie sont superbes… le paradis.
Jour 8 : Encore des souvenirs… et des cartonsPour ne pas matraquer la baie de Fly Vs Jerk, on décide de retourner sur un coin que nous avait donné un vendeur et guide de pêche lors de notre premier voyage. Nous avions été marqués par la densité de fish de 80+ et par la combativité incroyable des poissons.
Ce coin ne ressemble pas du tout à celui de hier. Il est constitué d’une pointe de 200m, profonde de 1 à 2/3m et qui se repère avec des rochers et de grands herbiers. De chaque côté de cette pointe, ça plonge jusqu’à 5/6 mètres.
Il s’agit alors de peigner les extérieurs de la pointe avec des leurres de type crankbait, swimbait plongeant, LS plombés… ou l’intérieur avec du spinner, LS shallow, et d’autres patterns plus originaux pour ces conditions !
Il y a deux ans un fish m’avait embarqué un B Switcher à cause d’une agrafe ouverte. C’est donc avec ce leurre que je démarre la session. Il ne faut pas attendre longtemps pour prendre un premier brochet sympa avec !
Les fish s’enchainent, j’ai une bonne réussite au leurre souple, plusieurs poissons de plus de 80cm viennent jusqu’à l’épuisette ! Les combats sont monstrueux, avec la profondeur les brocs peuvent sonder et leur puissance fait bien souffrir nos blanks. C’est génial de prendre des misères par des poissons de 70, ils sont très larges et épais, de vrais bouffeurs de harengs de la Baltique.
Jessy trouve une technique particulièrement efficace : le divinator ramené en linéaire rapidement. Il enchaine beaucoup et des beaux poissons, la densité du divinator le fait pêcher un peu profond, et en ramenant vite on évite de prendre trop d’herbes. Je l’imite et fait aussi quelques fish de cette manière.
Divinator de Jessy mort au combat :
On se paye le luxe de faire des triplés avec des fish de plus de 70, ou des doublés de poisson de la taille au-dessus, c’est incroyable la densité !
Les poissons sont partout est plutôt très actifs !
Entre deux cartouches, je prends un ide mélanote au spinner, le premier du voyage… mais pas le dernier vous verrez ! Ces poissons se battent vaillamment pour leur taille, un chevesne sous stéroïdes !
Il est environ 18h, le vent forci un tout petit peu et Patrick décide de rentrer au camping-car. La pêche est un peu plus technique que les autres jours et il n’a pas été en réussite… avec quand même plus d’une dizaine de poissons. C’est ça une petite journée en Laponie :D
Avec ce léger vent et la luminosité qui baisse, nous décidons de continuer en espérant toucher un gros. Le spinner est un leurre que j’affectionne particulièrement en conditions venteuses et je prends un Savagear Da Bush pour terminer la session.
Bien m’en a pris ! Une touche discrète suivie d’un combat tout en force dans 5 mètres d’eau nous dévoile un très beau poisson de 95cm ! Enfin mon premier pike entre 90 et 100 (à ce moment j’avais 8 métrés au compteur, mais zéro broc dans cet intervalle de 10cm, une vraie anomalie). C’est un poisson en pleine forme, très lourd qui repart comme une bombe !
Une heure après, on change de place et nous passons de l’autre côté de la pointe. Jessy choisit un Headbanger pour lui faire prendre son premier poisson. Il a eu du nez également !
Il se fait arrêter net assez proche de son float, et combat terrible s’engage. Le poisson a une énergie de dingue et il enchaine les rushs. C’est un poisson record pour Jessy, il gère parfaitement le combat en ne le laissant pas respirer.
Il le dirige vers mon float pour que je l’épuise, mais le fish ne se rend pas et délivre une chandelle de l’enfer à 1m de moi, en direction de mon float. Gueule ouverte, il me saute littéralement dessus ! Pas le temps de réfléchir, je l’épuise en l’air, le record de mon pote ne repart pas à l’eau :D
Explosion de joie de nous deux ! On va au bord pour le mesurer et faire des photos. Le verdict tombe, il fait 97 et Jessy bat donc son record de 5cm, le top !
Pendant que Jessy réoxygène le fish, un Allemand, propriétaire d’une maison juste au bord du spot que nous pêchons vient nous voir. Nous discutons un peu et il trouve très drôle que les Suédois exportent des brochets en France pour l’alimentaire, et que nous Français, nous faisons des milliers de kilomètres pour pêcher des brochets Suédois puis les relâcher
Nous rentrons ensuite tranquillement au camping-car, avec un enchaînement de deux superbes fish en une heure ! C’est une journée à plus de 55 poissons et une taille moyenne qui tourne entre 70 et 80cm donc vraiment beaux.
Deux records en 2 jours, que demander de mieux ?
Journée 9 : Lessive parfum grenouilleLe matin on va faire une lessive dans une aire de camping-car. Malheureusement il n’y a pas de pressing comme chez nous car toutes les résidences disposent de machines à laver collectives. La lessive à la main prend du temps et nous pêcherons seulement l’après-midi.
Toujours dans l’idée de ne pas pêcher les mêmes spots 2 jours d’affilés on se rapproche du delta de la rivière Umeälven afin de faire une pêche à la frog dans un spot rempli d’herbes très denses, avec vraiment peu d’eau. Nous avions découvert ce coin par l’intermédiaire d’un Français il y a deux ans, ça avait été une vraiment orgie d’attaques !
Nous pêchons du bord pour changer un peu et dès les premiers mètres nous faisons bouger des poissons ! C’est génial de voir bouger les herbes, d’attendre quelques secondes, et de voir un broc venir exploser la surface… Ils attaquent parfois plusieurs fois sur le même lancer car avec les herbes, ils ratent souvent le leurre… ou nous ratons les ferrages :mrgreen:
Être debout permet de bien visualiser les fish qui viennent taper dans notre leurre et chaque fish bien ferré est un bonus, le plaisir est ailleurs !
Malgré une pêche très exigeante au niveau retardement du ferrage, nous sortons une dizaine de poissons sur une petite zone d’une centaine de mètre de berge…
Puis ce sera le désert totale, le delta est moins profond d’environ 20/30cm à comparer d’il y a deux ans. Il ne reste donc quasiment plus d’eau, et des herbes filamenteuses, qui restent bien accrochées aux leurres ont poussés. Ce sont les mêmes herbes qui nous avaient bien gêner sur notre jour 3 à Kalmar. Faute de terme scientifique, nous les appelons « herbes de merde » jusqu’à la fin du voyage, car les fish ne sont pas présents dedans et elles montrent une eau très/trop chaude et basse :effraye:
Nous sommes déçus que le spot ne donne pas autant que lors de notre première venue… La pêche à la frog est tellement folle, dommage !
C’est donc morts de faim niveau brochet que nous repartons sur le spot de Fly VS Jerk !
Nous finissons de faire sécher le linge, le vent prévu le lendemain va bien aider :D
Journée 10 : Le géant… et les brochets
Je me réveille vers 8h. La tête embuée, je sors du camping-car pour le pipi matinal, au bord de la rivière. Un bruit de remous dans l’eau me fait penser qu’un bateau se rend dans la baie… je lève la tête, et vois un élan immense traverser la rivière !
Directement je pars en courant prévenir Patrick et réveiller Jessy. Ils sortent immédiatement, et le couple d’Allemands en camping-car à côté de nous sort aussi, alerté par mes appels.
Le moment est magique. L’élan sort lentement de l’eau, il remonte dans les joncs sans nous voir. Puis il se retourne face à nous, à une vingtaine de mètres seulement, en nous fixant pendant quelques secondes. Il est majestueux…
Avec le soleil dans le dos de l’animal, les photos ne sont pas terribles, mais les images sont dans notre tête pour très longtemps !
Nous sommes presque sous le choc d’avoir observé cet élan de si près, et pendant quelques minutes. Le couple d’Allemands n’en revient pas non plus.
On parle un peu avec eux, et ils nous apprennent leur amour pour le fromage. Quand je leur dis que je viens d’Auvergne, le pays du fromage, ils deviennent dingues :mrgreen:
Après ce moment hors du temps, il est l’heure de taquiner les brochets.
Sur cette journée, nous restons de longues heures à peigner le labyrinthe de joncs.
Il y a un fort vent (40/50 km/h réguliers) qui vient de la mer, et on doit donc pêcher à l’abris. En plus nous pensons que les fish vont rentrer dans les nénuphars et joncs pour chasser.
On ne s’était pas trompé ! c’est une véritable orgie de poisson qui démarre, on pêche avec des leurres facilement repérables comme les baby buster, les wolf tail ou du chatterbait.
Les attaques sont franches, et les pikes coffrent bien
Les ¾ du temps nous avons la chance de bien voir les attaques juste sous la surface, avec des poissons qui arrivent comme des diables pour défoncer nos leurres !
Dans les nénuphars, il est nécessaire de ne pas laisser respirer les poissons. Nos freins sont serrés à bloc et nous bridons les brocs sur les premiers mètres de combat pour le pas les laisser repartir dans les herbes. C’est la pêche rêvée : quelques centimètres de fond, des attaques à vue, un paysage de malade, des nénuphars et herbiers…. Et des brocs à foison !
Les doublés s’enchainent, les brocs ratés reviennent à la charge… ils sont très actifs !
Dès qu’on sort juste à l’extérieur du labyrinthe, on tape beaucoup de brocs postés dans les vagues, le spinner ou le wolftail vont parfaitement dans ces conditions venteuses.
Sur le coup de 18h, je pique un beau poisson en plein milieu d’un herbier, extraction en force, épuisettage solo, et c’est un beau 91 qui vient poser ! Au top, c’est le premier vrai beau de la journée, après de nombreux fish entre 70 et 80.
La fin de journée semble être un moment propice pour les gros poissons (4 des 5 plus gros après 18h pour l’instant…).
Cette observation se confirme quelques minutes après ! Le vent s’étant calmé, nous partons prospecter la baie. Peu de poissons, comme la première fois. Nous prenons des touches de manières irrégulières, et sans vent les attaques commencent à être beaucoup plus timide…
Patrick insiste au LS, il sent un beau fish venir, « il y a un gros ici au milieu, c’est sûr ». L’avantage dans cette baie, c’est que le milieu… fait 80cm de fond... donc on multiplie les longs lancers en espérant intercepter un beau.
Quelques instants après nous avoir dit ça, Patrick ferre un poisson qui a l’air sympa. Il lui met un bon combat et il nous l’amène à l’épuisette après quelques jolis rushs. C’est un autre 91 ! Nouveau record pour Patrick ! Il y croyait fort et ne s’est pas trompé
Lors de la manipulation de son brochet, il s’est entaillé profondément la main et a dû retourner au camping-car pour se soigner. Avec Jessy, nous décidons de repêcher le labyrinthe.
Les poissons sont toujours bien là, mais la baie est d’huile, plus un pet de vent. Dès lors, nous ratons énormément d’attaques ! Cela contraste avec le matin ou quasiment tous les fish était bien ferrés. On enchaine parfois des passages avec une demi-douzaines de broc ratés d’affilés chacun, pourtant nous ne sommes pas en texan :mrgreen:
Malgré ça, la barre des 60 pikes approche et on ponce chaque centimètre d’eau pour arriver à faire les quelques poissons manquants !
C’est à 50m du camping-car, après 22h, que Jessy pique le 60ème poisson. Il m’appelle pour venir l’épuiser car il a l’air joli ! Il l’a pris à quelques mètres de son float, en laissant tomber un wolftail devant les nénuphars. Le pike essaye de retourner en force dedans, mais Jessy ne lui laisse aucune chance. Il le bride avec autorité et on le sécurise à l’épuisette sans trembler. Le poisson est superbe, la mesure annonce un nouveau record pour Jessy, 98 !
Ce beau fish vient clôturer une super journée durant laquelle père et fils battent leur record…
A ce moment-là, nous avons tous les 3 nos records brochets sur cette même baie… ça donne une indication sur les géants qui y nagent !
Une belle lune pour finir…
Journée 11 : Le créneau à poutresNous retournons au spot du guide, celui avec le grand herbier en profondeur et les brochets survitaminés…
Après une douzaine de jour de voyage, on s’accorde une grasse matinée !
De plus, il semblerait que les beaux brochets se réveillent en fin d’après-midi, quand la luminosité baisse. Nous faisons donc le pari d’attaquer la pêche aux environs de 15h30, pour bien profiter de la tombée du jour…
Ce fût peut-être le meilleur choix du voyage, car nous tombons sur un pic d’activité de gros poissons !
Le vent est stable et s’abat sur le grand herbier de la baie. C’est parfait pour dériver, et il ne faut pas attendre longtemps avant de toucher les premiers beaux poissons. Il y a un peu de soleil et le spinner est roi sur le début de session ! Nous prenons facilement une cartouche toutes les 5 minutes… hallucinant !
Après un poisson de 90, j’enchaine avec ce 93 magnifique ! Evidemment un combat de malade, avec un poisson qui peu sonder comme un malade dans 4/5m de fond…
La partie entre guillemets qui suit est rédigée par Jessy, vous allez comprendre pourquoi…
« Je m’applique à peigner l’extérieur de l’herbier au chatterbait lorsque soudainement je sens un poids sur ma ligne mais pas de touche. Je ferre tout de même par reflexe et le poisson se laisse ramener jusqu’au float sans combattre. Une fois arrivé en surface à 2 mètres du float-tube, j’aperçois que c’est un gros poisson dépassant largement les 90 cm.
Immédiatement, j’appelle Antoine pour qu’il vienne m’aider à assurer ce big fish. Le temps qu’il arrive, le poisson me fait un très gros combat en me prenant du fil à plusieurs reprises lors de gros rushs qui me font serrer les fesses de peur qu’il se décroche.
Antoine est prêt, je lui amène le poisson en espérant qu’il puisse l’épuiser directement mais le brochet n’est pas d’accord et il me fait un énième rush que je maitrise comme je peux avec ma XH.
Le poisson arrive de nouveau vers Antoine et c’est fois-ci sera la bonne ! Le poisson est dans l’épuisette et Antoine lâche « c’est métré ». Je regarde le poisson dans l’épuisette et je me rends compte qu’effectivement, il est bien métré !! Ça y est, je tiens enfin mon métré, je suis aux anges.
Après une mesure rapide mais précise sur la gouttière et quelques photos, je réoxygène le poisson en marchant à côté de lui tout en le tenant. Après quelques minutes, le poisson repart tranquillement dans son élément. Il était piqué juste sur le palet mais le combat avait dû le fatiguer. Quel plaisir de voir un poisson de cette taille repartir dans son élément.
Par la suite, j’ai fait une pause de 30 minutes au bord de l’eau pour profiter de ce moment, je viens de battre mon record avec ce magnifique brochet de 106 centimètres, quel bonheur. :D » (Récit raconté par Jessy terminé)
Un bonheur partagé… C’est juste génial de voir Jessy faire son premier métré. Je suis vraiment heureux pour lui, et heureux tout court !
Jessy s’arrête logiquement quelques minutes, mais avec Patrick nous continuons, à raison ! C’est un autre poisson de 93 qui me rejoint au float tube… Je n’en reviens pas, déjà le troisième poisson de 90+ dans la session pour ma part
Jessy a à peine le temps de remonter sur son float, que son père attèle lui aussi un gros poisson sur un shad… Patrick se fait balader par le fish, il éprouve des difficultés à le maitriser et nous voyons sa canne cintrée en deux… tandis que son float se fait trainer par le poisson :mrgreen:
Mais je glisse ce superbe poisson à l’épuisette et la mesure s’arrête à 105cm ! Incroyable père et fils font leurs premiers métrés le même jour, à quelques minutes d’intervalles. C’est le rêve :D
Vous vous demandez quand le carton se termine ? Pas encore !
Jessy nous pique un autre grand brochet. Il le bride bien et au moment d’arriver vers mon épuisette, le poisson saute sur mon boudin ! J’arrive quand même à le sécuriser… Le Salmo de Jessy est coffré comme il se doit dans la gueule de ce super broc de 99cm ! A 1cm du doublé de métrés
Le soir nous sommes conscients d’avoir vécu une après-midi de folie. En à peine 5h, nous prenons plus de 40 brochets, dont 4 au-delà des 90cm, et deux métrés!!
Journée 12 : A petits leurres… beaux poissons ? Pour ce douzième jour de voyage, et après la pêche incroyable de la veille, c’est le moment de tenter une nouvelle baie repérée sur Maps ! Le combo classique arrivée d’eau + zone à priori shallow semble être présent sur la zone que nous choisissons.
Une petite marche en forêt est nécessaire avant d’arriver à l’eau, donc nous partons Jessy et moi pour regarder et humer le potentiel de la baie… Des joncs partout, des bordures de nénuphars… quelques secondes suffisent pour confirmer notre idée, nous allons pêcher là !
Comme il faut porter le matos sur une bonne distance, nous prenons une seule canne à brochet chacun, et quelques leurres. De toute façon si les brocs sont là, une poignée de leurres suffit pour les prendre…
Patrick attaque au one up rose, bon choix dans une eau très teintée et il fait deux belles perches sur les premières mètres de palmage. On se disperse tous les 3 afin d’essayer de localiser au mieux les poissons.
Patrick reste dans les herbes et nénuphars, Jessy remonte à l’arrivée de la rivière, et je reste plutôt au milieu de la baie. Le coin et magnifique, mais semble un peu vide ! Je prends quelques tapes, mais non concrétisées…
rivière
Les touches me font penser à des perches, j’alterne alors pulse shad et magsquad 128 pour vérifier si les perches sont actives. Premier lancer au magsquad et une belle de 37 vient valider mon impression. Puis quelques fish au pulse shad me font regretter de n’avoir que ma canne à broc !
Après une grosse heure chacun de notre côté, on se rejoint pour échanger nos observations. Elles vont toutes dans le même sens, les brocs sont absents ou inactifs, mais il y a de belles perches à faire… avec du matos adapté ! Jessy en a raté des belles au spinner dans la rivière… on décide alors de partir ranger nos cannes à brocs, et revenir avec les lights à perche et quelques petits leurres !
Avec des LS de 3/4’’, des lames, ou des micros chatter, c’est beaucoup plus facile ! On enchaine de nombreuses perches, et des brocs modestes commencent à montrer le bout de leur gueule.
Au regard des grosses perches ratées par Jessy, on se dirige en direction de la rivière.
Après quelques petites perches, Jessy prend une tape sèche… et comprends rapidement que ce n’est pas les grosses perches qui étaient là, mais bien les brocs ! Sur sa canne à perche, un combat incertain s’engage, mais l’eau chaude rend les brochets quelques peu amorphe. Il n’a finalement pas trop de difficulté à maitriser ce beau poisson de 90 qui vient égayer notre journée !
Le petit one Up 4’’ rose semble plus efficace que les leurres classiques sur les pikes.
La chaleur peut peser sur les gros poissons, et on pense avoir trouvé une piste avec des petits leurres…
Cela se confirme immédiatement, en peu de temps, entre les perches, j’enchaine 2 brochets de 80 + au petit leurre souple ! Sur les cannes légères c’est toujours marrant bien que je préfère maitriser rapidement les poissons avec des cannes adaptées. Le petit titane en bas de ligne n’est pas de trop et permet de pêcher en totale sérénité !
Hasard ou pas, nous faisons tous les poissons corrects après 18h, encore une fois…
Proche d’une bordure, une tape lourde sur mon LS mon fait espérer à une belle perche ! Le fish ne rush pas, donne des coups de têtes sur place, c’est une grosse à 100%. Quelle déception en voyant un ide du diable arriver en surface, il m’a donné de faux espoirs !
Un triplé de poissons massifs pose ici devant l’objectif ! Plus petit broc du séjour, et de loin
Il y a vraiment du poisson partout dans ce pays dès qu’on comprend où pêcher… On profite d’une belle lumière pendant le coup du soir pour faire des dernières perches de la sortie. En tee-shirt à 21h en Suède, cet été ultra chaud est une anomalie historique dans le pays. C’est vraiment embêtant pour les rivières et forêts mais c’est le top pour passer les journées sur l’eau !
Journée 13 : Acte 3 au spot du guidePour ce 13ème jour de pêche, nous retournons au spot du guide qui nous a offert le carton de gros 2 jours avant. La zone est peut-être encore bien réveillée, il faut en profiter !
Journée assez difficile compte tenu du potentiel du coin…
Sur le début de journée, avec un grand soleil et sans vent je ferai un bel enchainement de poissons de 75/80 au divinator. Avec des animations classiques avec de grandes tirées. Les brochets prenaient le plus souvent à la descente en mettant des cartouches du tonnerre !
Je m’applique à faire des lancers courts de 15/20m, pour peigner au mieux les herbiers et ça paye jusqu’à environ midi.
Ensuite un fort vent se lève et les brochets répondent moins bizarrement !
Le vent activera cependant quelques ides, dont ce joli pris par Jessy (au wolf tail …)
Et une brème à faire rêver les pêcheurs au coup se fera harponner par mon divinator !
Vu la taille des poissons blancs, on ne s’étonne pas de la forme et de l’épaisseur des pikes ici… ils ont énormément à manger dans cette mer Baltique !
Jessy pique le big fish du jour juste sous son float, avec un poisson bien solide mesuré à 94 ! Au spinner Da Bush : un indispensable
Dans la foulée, je décroche un poisson de 90+ également, sur un rush au float… J’ai bien les boules car ça aurait été mon gros du jour. Juste avant ce décroché, on se disait avec Jessy, « on n’a pas encore décroché de gros au-dessus de 90cm, pourtant on en a fait une dizaine, une belle réussite ! »… On aurait mieux fait de la fermer, le signe indien a frappé :puppydogeyes:
Nous terminons la journée avec quand même une trentaine de brochets, avec l’immense majorité qui passe les 70cm, c’est vraiment honorable !
Le soir nous partons en direction d’un nouveau spot sur la mer. Apparemment c’est un bon coin à perche, notamment un canal qui relie la mer à un lac…
Journée 14 : Le florilège d’explosions en surface
Un énorme orage tombe sur nous toute la nuit et le début de matinée. Nous prenons donc bien le temps de déjeuner à l’abri.
Le canal conseillé par le vendeur du magasin abrite bien de nombreuses perches. Par contre, il est squatté par un bon paquet de Suédois. Ils pêchent du bord, au vers de terre ou quelques-uns aux leurres. Chaque perche finit dans un sac cabas, c’est un vrai carnage.
Nous mettons donc les float à l’eau, et ne restons pas sur la zone…
Il faudra de longues dizaines de minutes avant de toucher les premiers fish. Le coin est tellement immense que les fish peuvent être partout. Nous nous séparons toute la matinée pour avoir le plus de chances possibles de les trouver !
Je prends quelques brochets mais rien de joli. Finalement c’est Patrick et Jessy qui dénichent les poissons et ils en prennent plusieurs honnêtes durant la matinée.
L’après-midi nous repartons donc sur la zone. Et ce sera une véritable orgie… en surface.
Les bordures sont peu profondes, avec beaucoup de cailloux et quasiment pas d’herbes. La pêche au stickbait ou popper est alors reine !
Nous prenons énormément d’attaques en même temps, c’est excellent de voir la surface exploser à plusieurs endroits. :D
Jessy me prête un stickbait Aliexpress et je pars tenter la berge opposée. Là encore, c’est un vrai carnage ! Le stickbait Ali ne fait pas longtemps et il coule après plusieurs fish. Malheureusement je n’ai plus de leurre de surface… ah si, un popper Evergreen dans ma boite à perche. Aller je le monte sur ma St-Croix 3/10 et c’est parti !
Il y a que quelques centimètres d’eau, et la plupart du temps je vois le brochet arriver de plusieurs mètres pour défoncer mon popper !
C’est un immense bonheur de pratiquer ce style de pêche… Sur un lancer parallèle à la bordure, 2 brochets se décalent en même temps pour prendre le leurre… cela permet de se rendre compte du nombre impressionnant de fish !
La moyenne est modeste, entre 50 et 60cm, mais régulièrement des 70/80 s’invitent à la fête !
De l’autre côté, c’est pareil pour Jessy et son père qui se régalent !
Ils arrêtent un peu avant moi, sur le coup des 20h…
Je poursuis le plaisir car j’aimerai battre mon record de 33 brocs dans la journée d’il y a deux ans. 34 c’est bon ! Aller encore quelques lancers… et en quelques minutes j’enchaine des attaques quasiment à tous les lancers, c’est une folie totale…
Pour terminer la journée sur le plus petit brochet, mais le seul que j’ai en photo hors vidéo go pro… le 40ème ! 40 brocs et quasiment tous aux leurres de surface… session inoubliable.
C’est notre journée la plus prolifique du voyage, 69 poissons à 3, dans un style de pêche qui procure une adrénaline de dingue… et ce dans un spot au départ pour les perches… le rêve !
Nous nous endormons en ferrant à retardement, cette fois on maîtrise sans soucis !