Journée 10 : La recherche de LA toucheDernier déjeuner avec les gars, sous la pluie, comme un symbole.
Avec Jessy, nous décidons de tenter une grande rivière à la recherche d’un grand brochet. Un pêcheur croisé au magasin nous a conseillé une zone qui a l’air prometteuse… Seulement l’air car Jessy fait 2 zizis pike mais c’est tout ! Il y a pas mal de courant donc pas idéal pour une prospection efficace en float… On savait que ce serait tout ou rien.
D’ailleurs ce même pêcheur nous a expliqué la raison pour laquelle le niveau de la mer est si bas.
Depuis plusieurs jours/semaines, le vent souffle vers l’Est et cela pousse l’eau à l’extérieur des baies faisant ainsi baisser le niveau de l’eau. De plus, les barrages ne lâchent pas d’eau afin d’en garder en réserve puisqu’il pleut très peu.
Malgré la difficulté de la pêche en Baltique, nous repartons à midi sur le coin où nous avons terminé hier et qui a rapporté quelques poissons sympas. Le temps est gris, pluvieux et avec du vent. On y va clairement dans l’espoir de toucher, là encore, un gros poisson.
La stratégie est simple, passer du temps en peignant méticuleusement les zones qui nous semblent les plus favorables au gros LS, sans jamais mettre un petit leurre.
La tactique ne met pas longtemps à être validée. En effet, à quelques mètres de moi je pique et tiens quelques secondes un poisson de 95/105. Le temps de bien admirer sa largeur, qu’il se décroche… Quel coup dur, je suis dépité. On vient pour ça mais on le rate… Évidemment ce fish nous donne espoir quant à l’activité des gros, mais sur le moment c’est un coup de massue !
La pire des choses à faire serait de se démobiliser, on reprend notre traque et 1/4h après Jessy pique à son tour un vrai brochet. Aller, il s’agit de ne pas le rater… Il m’appelle pour venir l’épuiser, après quelques rush en force je le glisse dans l’épuisette, boum ! Yes, on est aux anges ! On voulait ce fish, et quelques minutes après une déception, la joie nous envahie. 95cm sur la toise et de belles proportions. :D
Ensuite on prend un bon nombre de brochets modestes dans un coin moins profonds. Mais on n’insiste pas, les gros ne sont probablement pas là.
J’insiste à la line trout, mon leurre préféré pour chercher spécifiquement les gros poissons en France. Une tape lourde survient, ferrage, immédiatement je ressens le poids, c’est lourd. Combat court mais intense, le poisson et surpuissant mais je le sèche en quelques instants et l’amène à Jessy qui le sécurise… Jävla fita !! (se prononce « yyyavla ruite », pour ceux qui veulent apprendre le Suédois, aller voir la traduction sur internet)
L’épaisseur du poisson nous amène à espérer secrètement au métré. Il fait 97cm de muscles et vient récompenser notre stratégie de recherche du gros poisson !! :D C’est absolument différent niveau émotions de prendre un big fish en le cherchant spécifiquement plutôt que de le faire sur une canne à perche par exemple… Nous sommes très heureux de cette journée grise et pluvieuse !
Journée 11 : La SuédoiseNatali nous a invité (et hébergé) à venir partager une session en bateau sur un fleuve qu’elle connaît « bien ». Je mets le mot bien entre parenthèse, vous verrez pourquoi. C’est le même fleuve que nous avions pêché hier matin, mais beaucoup plus en amont.
Il y a un mois, elle a fait une session incroyable (photos à l’appui) : brochets 113, 118 et 119 cm ! C’est donc plein d’espoirs que nous partons en mode guidage avec elle.
On commence sur un spot à perche pour s’amuser car elle sait qu’il y a une grande concentration à la sortie d’un barrage.
Effectivement, on a pris plus d’une centaine de perches avec tous les leurres qu’on essaye. Même avec la canne ice-fishing, ça fonctionne
:p
C’est plaisant de vivre ce carton de fish, notre plus belle série de perches du voyage et de loin !
Après ce moment fort sympathique sur la perche, on décide d’aller attaque le poisson roi de ces eaux : le brochet.
Malheureusement, on s’est vite rendu compte que la session allait être difficile sur le brochet.
Son bateau n’était pas très bien équipé (pas de moteur électrique donc ancrage à l’ancienne, mini/vieux sondeur en noir et blanc, pas possible de faire des dérives car absence de vent) … ce qui rendait la prospection plus compliquée.
Si à cela on additionne le fait qu’elle ne retrouve pas le spot exact où elle a fait le 118 et 119… on pense sérieusement à une blague. :puppydogeyes:
Apparemment elle cherche un « énorme herbier » mais elle ne l’a jamais retrouvé. Pourtant il y a plein de moyens faciles de se repérer sur ce fleuve (quelques maisons, poteaux électriques, etc…). Finalement on a pêché le brochet à l’arrache.
A ce petit jeu-là, on a pris quelques petits brochets mais rien à voir avec les gros poissons qui nous ont motivé à venir. On savait bien que ça n’allait pas être simple, mais on pensait au moins mettre toutes les chances de notre côté…
Malgré un joli broc de rivière pris par Jessy dans les arrêts de jeu, on est frustré de ne pas avoir pêché correctement… Cela reste une belle journée de découverte du pays et humaine.
Journée 12 : Bye bye the seaDormir sur une belle pelouse loin de l’eau ou bien au plus proche mais sur ce genre de sol ? Vous devinerez aisément les choix que nous avons fait durant tout le voyage…
Futés comme des renards, nous choisissons de refaire le spot qui nous a permis de leurrer les brocs de 95 et 97cm ! Futés peut-être, pas chanceux assurément car les poissons sont complétement sur off.
Malgré une petite brise, le grand soleil les calent. Il faut sortir une pêche au swimbait (4play, seven, line trout, replicant jointed) pour décider les pikes. Une fois cette technique identifiée, les touches sont régulières mais on rate énormément de poissons. Quasiment tous ceux sortis sont piqués en bord de gueule ce qui renseigne sur leur faible activité.
C’est quand même plaisant de peiner à décider les poissons avant de trouver une piste ! Avoir la sensation de pêcher dans le vrai est agréable d’autant plus après la débâcle de la vieille
Jessy fait le beau fish du matin avec ce 86cm. Il prend une attaque au float légendaire, dans une eau claire, mon ami a vécu une super scène :D
Toujours plus futés, on retourne passer l’après-midi sur l’herbier où nous avons cartonné avec Jerem et Nico. Toujours moins chanceux, toute la zone est complètement éteinte : 2h de pêche pour deux poissons. Coup de bambou en Laponie ! C’est absolument dingue de voir à quel point un coin magique peut devenir décevant en l’espace de 3 jours… Les températures en baissent depuis 2 jours seraient-elles une cause ? Affaire à suivre.
Je me venge sur quelques perches et rotengles en nymphes dans un petit canal.
Cette journée compliquée, une de plus, précipite notre départ du Nord et de la Baltique. Nous partirons le lendemain en direction d’une zone de lac, plus dans les terres, que Quentin (Kant156 sur le forum) nous a gentiment indiqué.
Journée 13 : De l’enfer au paradisLa matinée est consacrée au trajet, on est impatient de repêcher en lac ! Après plusieurs heures de route, on termine par des dizaines de kilomètres de pistes : le coin où nous allons est vraiment préservé. A part de la forêt et des lacs, il n’y a rien pour notre plus grand bonheur.
Sur un des chemins reliant les quelques habitations, nous observe un couple de grand tétras, une première pour nous, de superbes oiseaux !
Il fait frais, environ une dizaine de degrés et le temps est bien couvert. Un temps à brochet, on part donc sur un lac indiqué par Quentin bien motivés. C’est un petit plan d’eau d’une dizaine d’hectares mais ça ne nous empêche pas de faire bredouille
Incroyable, les poissons sont complètement apathiques, on ne voit pas la queue d’un fish en 2h de pêche.
A ce moment-là on est au fond du gouffre, abattus. Les lacs semblaient être un repli intéressant pour les brochets, mais la chute brutale des températures semble caler les poissons ! Sur un si petit milieu, quand on ne prend rien en plusieurs heures c’est que les brochets sont amorphes, et on ne peut que subir la situation.
On décide donc de changer d’espèce ! Quentin nous a parlé d’un lac peuplé de jolies farios à quelques kilomètres de là où nous sommes. Nous avions prévu de pêcher ce lac, mais pas si rapidement !
Lorsque nous arrivons aux abords de ce nouveau coin, on guette directement la surface pour tenter d’observer un signe de vie. Un gobage, puis deux, puis 3 ! En quelques minutes, plusieurs signes d’activité nous remontent le moral !
On s’empresse de mettre les floats à l’eau pour un coup du soir. Je monte ma canne mouche 9’’ soie 5’’ (un bijou montée par un membre du forum, Guillaume Altieri), j’avais prévu d’essayer ce spot en sèche et j’ai hâte de voir le résultat.
Très rapidement, on prend nos premières attaques aux leurres. Les attaques se manifestent à chaque fois à la descente du leurre, comme très souvent lors d’une pêche au PN en rivière.
Après avoir pris un ou deux poissons aux leurres, je monte un petit cul de canard sur H16 car elles semblent gober des petits insectes. Les poissons qui gobent sont très mobiles et il faut arriver à déterminer leur trajectoire pour placer l’imitation sur leur chemin. En peignant les bordures je décide plusieurs poissons qui valident l’approche. Les combats sont vraiment géniaux sur le matos à mouche ! :D
On passe un moment magique, les prises s’enchaînent avec une grande régularité ! En changeant d’approche, en pêchant en tricotant avec une march brown en H12 je fais monter de sublimes poissons :D Leurs couleurs sont incroyables… c’est un régal pour les yeux !
Seuls les jumps endiablés des poissons viennent perturber la quiétude de l’endroit. On ne voit personne, le seul accès est un petit chemin, le cadre est splendide et dépaysant pour une pêche de farios. Quelques heures avant on était au plus bas, nous revoilà en haut de l’affiche !
Un magnifique campement à disposition des pêcheurs se trouve au bord de l’eau, on va donc passer la soirée là, autour d’un feu et agrémentée de quelques truites. Cette fin de journée et la soirée est un de nos meilleurs moments passé dans le pays sur nos 3 voyages. L’endroit est incroyable, et même la pluie ne nous gêne pas, on profite pleinement.
Journée 14 : Le jardin d’EdenDès que nous ouvrons les yeux, impossible de se rendormir. Malgré la fatigue qui s’accumule petit à petit avec les kilomètres, les journées à palmer, l’humidité et le temps frais, on se lève en trombe en ayant hâte de retrouver les demoiselles du lac !
Rarement bu un aussi bon café…
Comme la vieille, la pêche est excellente. Toutes les techniques fonctionnent, Jessy pêche surtout au PN et j’essaye les LS ou cuillères. Tant qu’on fait des pauses, on se fait intercepter ! Mais la pêche en sèche a encore largement mes faveurs. C’est une technique que j’apprends à découvrir depuis le début de saison. La vision de la gueule qui s’ouvre pour prendre la mouche est absolument envoûtante, d’autant plus quand la taille moyenne des poissons approche les 35cm !
On se paye le luxe de faire deux ombles chevaliers, les « artic char » si chers aux Nordiques. Jessy bat son record truite avec un poisson de 41 !
On ne se lasse pas de leurs robes…
Nous gardons encore deux poissons pour un dernier repas dans ce lac magique. A 3000km de chez nous, dans un endroit absolument préservé on se ressource comme rarement nous l’avions fait.
En fin de journée, on décide de repartir plus au sud, dans l’espoir de trouver des eaux qui ont moins subits les changements de température. Nous avons 7h de route pour arriver sur un lac là encore conseillé par Quentin. Il y a fait sa plus belle session, un vrai carton de poissons en l’espace de quelques heures, avec une moyenne de dingue et un métré dans le lot… Mais à ce moment-là, on est très méfiants quant à notre future réussite
Journée 15 : La mort dans l’âme (et dans l’eau??)Le voyage avançant, nous avons fait le choix de partir du Nord et de notre petit coin de paradis, on a quitté ce coin en étant plus heureux que jamais, que ce fut bon :D
On a passé la nuit sur une aire d’autoroute située au bord d’un lac, l’occasion de se prendre une bonne douche dans l’eau fraîche de bon matin. Ca réveil, mais on aime ces moments de vie quotidienne.
Le lac sur lequel nous arrivons est assez petit et shallow. Le vent régulier qui frappe la bordure où nous mettons à l’eau nous donne des idées de belle session… Ce sera confirmé quelques minutes plus tard, je fais un poisson sympa au LS, aller ça part bien !
Et puis… Plus rien ou presque. On fait 2 autres sifflets en 2h mais c’est tout :effraye: Pourtant toutes les conditions sont bonnes ! On ne comprend plus, ici aussi l’eau est trop froide ?
C’est en sortant de l’eau que nous avons la réponse, un panneau indique que le lac est pollué depuis plusieurs mois. La baignade est interdite. Bon, maintenant c’est une sombre bactérie qui vient doucher nos rêves de brochets… Les 3 fish qu’on a sorti étaient très maigres et on sait maintenant pourquoi… Sur le coup, on est dégoûtés car on joue de malchance une fois de plus. Quand ce n’est pas le niveau d’eau ou la température, on est foudroyé sur place par une pollution du diable
Notre moral en prend un coup et on décide alors de se rassurer en repêchant le lac donné par Pechouille, sur lequel nous avions fait une belle sortie en début de voyage !
Le soir on savoure quelques bières en profitant des couleurs du ciel. Malgré une pêche rageante parfois sur les brochets, les repas et apéros nous gardent en forme
Journée 16 : Le délugeUne pluie fine nous accompagne pour débuter la session. On peigne les bordures et des poissons modestes viennent attaquer nos spinners ou wolf-tail.
Celui-ci voulait rester accrocher à Jessy :mrgreen:
Puis, en tant que journée à brochet, il fallait bien qu’il nous arrive une connerie. Cette fois, c’est un déluge qui nous frappe. On passe alors 2/3h à l’abri en forêt, c’est incroyable l’intensité de la pluie et surtout la durée de l’histoire ! Comme vous l’imaginez, le temps passe plus lentement qu’au lac à truites...
On est complètement trempés et fatigués quand on reprend la pêche… Et voilà qu’un orage se mêle à la danse ! On ressort donc encore de l’eau en attendant qu’il s’éloigne… On subit les coups de la nature et à ce moment-là nous sommes clairement prêts à stopper le voyage. Les brochets sont maintenant inactifs depuis la pluie, on est trempés et vraiment à bout de force. Jessy prend une belle perche dans ce marasme :
En rentrant à la voiture on débat de la suite de nos aventures. A cet instant, si l’un de nous motivait l’autre pour rentrer, je pense vraiment qu’on serait parti ! Mais une lueur entretient notre flamme, c’est André. Un Suédois qui a proposé de nous accueillir dans sa famille dans 2 jours et nous propose de pêcher les gros brochets. Il nous a envoyé les photos de 3 poissons d’environ 110, dont un 118cm qu’il a fait il y a seulement quelques jours… C’est ce qui nous amène à rester en Suède après cet enchaînement de deux journées très difficiles !
Le soir on se refait une santé dans un resto typiquement Suédois, un kebab ! On avait besoin de passer du temps dans un endroit chaud et sec. Juste après on se paye le luxe d’une nuit en camping, pour qu’une douche bien chaude vienne nous rebooster. C’est bon, on s’est relancé !
Journée 17 : Le repos des guerriers avant les hostilitésProgramme très light, on commence déjà par une bonne nuit réparatrice.
Après de longues journées sans soleil, il pointe enfin son nez. On en profite pour faire une pêche du bord dans une rivière splendide dans un parc naturel !
Les perches sont très actives et ça rend la session bien sympathique. Jessy fait même un joli broc de rivière sur sa canne light, parfait tout ça
Pêcher du bord avec une vingtaine de degrés nous fait le plus grand bien.
En prenant la route en direction de chez André, on croise notre deuxième élan du voyage, on fait demi-tour pour bien l’admirer pendant plusieurs minutes. Sûrement un jeune mâle qui se dresse devant nous. De quoi boucler notre après-midi de la plus belle des manières.
En arrivant chez André, on voit un mec tatoué de partout, une bière à la main à côté d’une Linder sportsman, ça doit être lui ! A peine le temps de faire les présentations qu’il nous file une bière et on attaque déjà de parler pêche évidemment.
Il a préparé une caisse remplie de leurres dont il se sert peu, il nous dit d’en prendre un paquet
Une bière et des leurres, voilà qui démarre sacrément bien… Certains sont des leurres fait main, ça nous fera de beaux souvenirs à ramener en France. De leur côté, André et sa femme Caroline ne sont pas en reste puisqu’on leur a ramené deux bouteilles de bon Bordeaux, ils sont ravis !
On passe une soirée du tonnerre autour de bières, chips et barbeuc. André a des anecdotes absolument démentes concernant la pêche…
Sa meilleure session de pêche c’est 28 brochets dont 20 brochets de plus de 110 cm, oui oui 110 cm… On lui a demandé de répéter plusieurs fois car on pensait avoir mal compris. 6 mois après, j’ai toujours du mal à imaginer comment c’est possible
Son record en longueur ? 1m33 pour plus de 16 kg, son record en poids ? Dans les 17 kg.
Je lui ai demandé s’il sait le nombre de brochet qu’il a pris au-dessus de 1m20, il ne sait même pas ! Il compte seulement à partir de 1m25, et c’est 8 de plus de 1m25…
Il a initié Caroline à la pêche. Elle pêche donc depuis 2 ans et son record est déjà à 1m22, c’est dingue.
Là on comprend qu’on parle avec un vrai pêcheur, et un pêcheur qui traque les monstres. On se rend compte qu’il est plutôt connu en Suède mais il n’aime pas la célébrité ou autre car ça attire des jaloux, des « crabeurs » de spot etc… donc il ne s’étale pas sur les réseaux sociaux ou sur internet en général. Il a juste son petit compte Instagram privé perso où il poste ses prises de temps en temps.
Il nous raconte une anecdote de pêche survenue sur le lac qu’on pêchera le lendemain.
Il était sur son bateau avec un de ses potes. Son pote prend un brochet de 85 cm, sauf qu’un plus gros brochet est venu chopper le brochet de 85 cm. La photo parle d’elle-même :
N’en jetez plus, la coupe est pleine ! Le gros fait 136cm…
Pour lui, on va battre nos records (106 Jessy, 112 pour moi) sans problèmes dans les deux jours de pêche qui arrivent.
Comment dormir après avoir passé une soirée à se chauffer ? Impossible. On dort tous les deux très mal, tellement on est excités de pêcher le lendemain… :enfeu:
Journée 18 : La touche du voyage…Après une courte nuit, on se rend sur le lac où il fait un 118 et plusieurs métrés sur ces 2 dernières sorties il y a quelques jours. Pas la peine de vous dire que nous sommes remontés comme des coucous, on a hâte de faire nos premiers lancers !
André pratique une pêche de tombants rocheux en été, dans des profondeurs qui varient de 6/7m à plus de 15m. Les gros leurres souples ont largement ses faveurs, et notamment ces 3D Burbot (400g et 50cm pour le gros modèle).
Après 30 minutes passées sur la première pointe sans touche, ou bouge pour un endroit ou le lac se rétréci. André amène le premier poisson au bateau, environ 90cm, on n’a presque pas le temps de le voir qu’il le décroche dans l’eau :p Il voit qu’on est un peu surpris, et nous dit qu’il a pas l’habitude de monter les petits brocs au bateau, si c’est pas potentiellement 10kg, il le décroche direct... Anecdote qui situe encore un peu plus le phénomène avec qui nous sommes.
Je rate un fish à la Miuras et Jessy en prend un moyen à la 3D trout. Juste après, toujours sur la même pointe, André rate un poisson qu’il a le temps d’apercevoir en surface. Il est dégoûté… Poisson estimé à 110cm. :puppydogeyes:
Les tapes ne sont pas franches, on rate trop de fish. Dans ce style de pêche, chaque touche vaut de l’or. André nous dit que l’eau à baissée de 7 degrés en 3 jours, voilà qui peut expliquer les petites attaques que nous font les brochets… La malchance nous colle à la peau, mais on ne va rien lâcher.
On bouge de spots en spots, mais sur les 2 premières heures on a raté 5/6 attaques pour seulement 2 fish sortis.
C’est en pêchant dans 16m d’eau au Dexter shad 250 que je prendrais LA touche du voyage. Lors de la descente du leurre, quelques secondes après le lancer, je ressens une tape lourde et lente. Ferrage, deux longs coups de têtes, décroché. C’est un coup de poignard qui me transperce, tel Ravaillac avec Henri IV. :effraye: Mon ferrage est merdique, j’ai baissé ma canne trop tôt après le lancer, sans contrôler dignement ma bannière, la sanction est immédiate.
André ne me remonte pas le moral en disant que les touches sont très rares sur ce coin, mais que c’est uniquement des très gros brochets. Des collègues à lui passent des journées ici dans l’espoir de taper des poissons de plus de 120cm… Il me chambrera pendant deux jours sur ce poisson raté, il est persuadé que c’était un très gros. La St-Croix Musky a plié comme rarement...
Des mois après, j’ai toujours un sentiment extrêmement amer par rapport à cette action, j’ai merdé dans mon ferrage et ça nous coûte le poisson qui aurait probablement écrit une grand page de notre histoire Suédoise. Il n’en sera finalement rien, et on saura jamais si ce poisson faisait 100cm seulement, ou si c’était un géant de 120 que recherche André…
Le reste de la journée est très calme, 1 broc en trainant pour Jessy, 2 petits pour André, et je termine bredouille. C’est ma seule bredouille de toute l’année, France comprise, elle arrive au plus mauvais moment !
Un poisson aux couleurs incroyables :
5/6 brocs sorties à 3 dans la journée mais plus d’une quinzaine d’attaques ratées. Le nombre de touches est bon selon André, mais normalement il en concrétise beaucoup plus. Clairement, le refroidissement général du pays nous est défavorable. C’est de loin sa pire session de l’année, on est des chats noirs
Malgré ce manque d’activité, on a passé une belle journée et on se remonte le moral à l’aide de « quelques » pintes le soir.
On s’entend vraiment bien avec André, le dialogue et facile et on a déjà l’impression de le connaître depuis des années…
Journée 19 : Derniers espoirs de géantsChangement logique de lac après la débâcle de la veille. Mais le constat est pire, une matinée entière pour une seule touche ratée. Les brochets sont off, le changement de température a donc tué nos sessions brochets depuis que nous sommes partis de la baltique, depuis déjà une semaine.
On se laisse donc tenter par un changement d’espèce : sandre au programme !
Il connait des bons spots où il a fait de belles pêches. Son record sandre est métré pour plus de 10kg… encore une fois, on ne fait pas partie du même monde.
Les conditions sont difficiles pour pêcher le sandre car il y a un vent très fort et pas mal de pluie…
Il nous initie à une technique sympa : le « sharpshooting ».
L’idée est de traquer des échos de gros sandres puis grâce aux différentes technologies et notamment grâce au side imaging (qui permet de voir si les échos sont à droite ou à gauche du bateau et à quelle distance), il place précisément son bateau au-dessus du poisson.
Ensuite, il faut descendre rapidement un leurre d’environ 20 cm fortement plombé (35/40gr) juste au-dessus du poisson. Et après, il faut jouer avec l’écho tout en simulant la fuite afin que le sandre se décide à attaquer.
Pour nous faire la main, il nous fait essayer sur des échos plus petits car il a du mal à trouver les gros sandres. Il nous montre comment faire et prend rapidement un sandre d’environ 55.
Jessy en prend un ensuite et il me passe la canne. Il faut essayer un grand nombre d’écho pour déclencher les attaques, signe d’une faible activité sur cette espèce aussi.
Je réussi également à faire mon sandre de cette façon et Jessy a filmé la scène. Regardez le sondeur, on distingue bien toute l’action :
https://www.youtube.com/watch?v=jzuK_MboCuA&feature=emb_title
Une technique ludique qu’on n’avait jamais eu l’occasion de pratiquer donc cela permet de bien terminer notre séjour en Suède ! Terminer le séjour ? Non, une petite soirée résiste encore et toujours à notre départ :D
Nous clôturerons ce trip magique de la plus belle des manières : en allant fêter l’anniversaire d’un pote à André jusqu’à 5h du matin, on n’a pas pleuré !!
C’est en passant environ 30h à réaliser ce report que je prends conscience des moments incroyables que nous avons eu la chance de vivre. La complexité de la pêche au brochet nous a révélé l’importance des moments de partage avec Jerem et Nico tout d’abord, puis avec les Suèdois et la belle famille à Jessy… Et avec André, Caroline et Anton, son fils.
Le courant est tellement bien passé avec André qu’il nous a invité a passer deux semaines chez lui à l’été 2020, avec un seul objectif : la traque des géants. Il n’est pas difficile d’imaginer notre réponse… On repart donc fin Juillet pour prendre notre revanche sur les grands brochets. La voiture, les floats et les pêches à la frog vont laisser place à l’avion, au bateau et aux pêches big bait. Nous pensons faire une semaine chez André sur ses lacs, puis monter avec lui pêcher un ou deux immenses lacs de Laponie… Affaire à suivre…
Antoine